"Tout est sur la table": Cyril Chabanier (CFTC) pas opposé à une mobilisation intersyndicale en septembre

La communication au point mort? Quelques jours après les propositions chocs de François Bayrou pour le budget 2026, le gouvernement veut s'assurer que les syndicats sont au diapason avant d'entamer les discussions parlementaires à l'automne.
C'est pourquoi la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet a proposé une rencontre ce lundi 21 juillet aux syndicats. L'idée étant de recueillir l'avis des partenaires sociaux avant de leur envoyer la feuille de route nécessaire pour cadrer les trois négociations à venir à l'automne: suppression de deux jours fériés, assurance-chômage et marché de l'emploi.
Mais l'invitation n'a été acceptée, selon nos informations, que par la CFDT et la CFTC, peu habitués à la politique de la chaise vide. Les trois autres centrales (CGT, Force ouvrière et CFE-CGC) sont aux abonnés absents ce lundi matin rue de Grenelle, et ont reporté à plus tard leur recontre. En cause: les déclarations faites par le Premier ministre mardi 15 juillet dernier qui ont visiblement déplu aux syndicats.
Suppression de deux jours fériés, mais aussi monétisation de la cinquième semaine de congés payés, assouplissement du marché du travail, baisse du nombre de fonctionnaires, nouveau durcissement de l'assurance-chômage. Les annonces budgétaires ont déclenché l'ire des représentants des travailleurs. Au contraire, le patronat a applaudi. La CPME et le Medef ont été reçus vendredi dernier par Astrid Panosyan-Bouvet
"Ces annonces sont une attaque en règle contre les salariés. On ne peut plus discuter avec [eux], parce que de toute façon, ils vont nous la faire à l'envers", explique à RMC un haut responsable syndical.
Dans l'entourage de la ministre, on explique aux partenaires sociaux que les négociations abordent bien d'autres sujets que les jours fériés et la cinquième semaine de congés payés, avec la lutte contre les accidents du travail ou la représentation des salariés dans les conseils d'administrations.

Il n'en est rien, trois des cinq principaux syndicats manquent à l'appel ce lundi matin, mais la porte ne semble pas close pour autant. FO a indiqué qu'il reportait à fin août sa rencontre avec la ministre du Travail. Le leader de la CFE-CGC a aussi indiqué ne vouloir être présent qu'à la rentrée. La leader de la CGT, Sophie Binet, a, elle aussi, décliné.
"Au bout d'un moment, s'il n'y a rien à négocier ou si c'est toujours en pire, que l'État prenne ses responsabilités et que l'État reprenne la main. Et si ce budget n'évolue pas, tout est sur la table, y compris une mobilisation en septembre en intersyndicale", annonce à notre micro Cyril Chabanier, président de la CFTC.
Les syndicats ont prévu de se revoir le 1er septembre. Et si Cyril Chabanier est un peu plus prudent, certains, comme la CGT, poussent déjà très fort pour essayer de mobiliser dans la rue au moment des débats sur le budget au Parlement.
RMC